Portraits croisés… Leurs premiers pas en mairie !


Cyril Cibert et Vincent Chenu, élus dès le premier tour aux Municipales, l’un à Chenevelles et l’autre à Savigny l’Evescault ont officiellement enfilé leur nouveau costume de maire fin mai, au terme du premier conseil municipal.

 

A qui avez-vous pensé à l’annonce des résultats le soir du 15 mars 2020 ?
Cyril Cibert : J’ai tout d’abord pensé à mes proches, Nicolas mon époux et nos enfants sans qui rien n’aurait été possible. Mon engagement politique ne serait pas total sans leurs soutiens. En étant élu maire cela impliquait donc des nouveaux sacrifices personnels à venir. J’ai eu une pensée émue pour mes grands-parents car je viens d’un milieu extrêmement modeste et je sais qu’ils auraient été fiers.
A l’annonce des résultats j’ai fait une déclaration et j’ai ressenti aussitôt le poids de la fonction dans le regard des administrés et de mes-colistiers.

Vincent Chenu : J’étais sous le choc car je ne m’attendais pas à une victoire aussi nette avec une excellente participation alors que nous étions à la veille du confinement ! Je crois que j’ai pensé à mon épouse, mes parents et mes beaux-parents ainsi qu’à toute l’équipe et à tous ceux qui m’ont soutenu.
J’ai eu aussi une pensée toute particulière pour mes enfants qui sont venus me soutenir durant un dépouillement où l’ambiance était à la fois légère car mes colistiers et moi-même étions confiants mais pesante car mon adversaire, qui était le maire sortant, était présent…

Comment avez-vous géré la situation face à la crise sanitaire et cette attente entre l’élection et l’intronisation ?
Cyril Cibert : J’étais informé quotidiennement des dossiers et des décisions à prendre pour l’école notamment, avec le maire en place nous avions convenu de faire une transition en douceur, nous avons donc appliqué la bonne méthode. Beaucoup de nos administrés pensent que le maire est élu le dimanche soir de l’élection municipale si bien que j’étais régulièrement sollicité, j’ai donc expliqué la situation en transmettant les demandes au maire qui a dû par la force des choses rester en place jusqu’au 23 mai.

Vincent Chenu : L’installation du nouveau conseil n’ayant pas eu lieu, je me suis dès lors occupé de mes proches, familles, amis et voisins, dans le besoin. Et l’ensemble de l’équipe a été aussi active en prenant soin de leurs proches.
Ces semaines furent extrêmement frustrantes mais elles nous ont permis de bien préparer notre prise de fonction afin d’être rapidement opérationnels.

Comment s’est passé la mise en place du premier conseil municipal et cet instant, ou vous avez revêtu l’écharpe tricolore de premier magistrat de votre commune ?
Cyril Cibert : Dans ce contexte particulier, l’installation du conseil municipal a eu lieu à Huis Clos.
Ce fût une élection particulière en pleine crise sanitaire, et pourtant 57 % des électeurs se sont déplacés ce jour-là. Merci à eux, et merci aux assesseurs qui ont tenu le bureau de vote. Ce mandat démocratique incontestable nous a encouragé évidemment à nous mettre au travail très vite, et très fort.
J’ai tenu à m’adresser à l’équipe « Agir ensemble pour Chenevelles » afin de leur rendre hommage pour la campagne participative qu’ils ont menée à mes côtés. Rencontrer les habitants du Chenevelles fut un réel plaisir, écouter, dialoguer pour définir des priorités dans notre programme fut très enrichissant.
Voici un extrait de ma déclaration : « La mairie, c’est le visage de la République. Chacun d’entre nous est, à partir de maintenant, un représentant de notre bien commun le plus précieux, cette République, avec ses lois et ses valeurs fondamentales.  C’est une belle et grande responsabilité.  N’oublions jamais que nous avons été élus pour servir, et nous serons dignes de la confiance que les électeurs ont placée en nous. »

Vincent Chenu : Le premier conseil fut marqué du sceau de l’étrangeté : mes douze colistiers et moi-même gardions nos distances, nous étions masqués. Nous attendions fébrilement le maire sortant qui ne vînt jamais… ayant démissionné la veille.
Dès lors, pas de transmission républicaine mais le passage de l’écharpe tricolore fût, pour moi, un moment de vive émotion entouré de l’ensemble des élus.

Avez-vous ressenti une fierté, une responsabilité, une continuité dans l’engagement politique… ?
Cyril Cibert : J’ai ressenti une émotion personnelle. Maire, c’est le plus beau mandat. C’est le mandat de la proximité, du contact, de l’action concrète, des réalisations qui se voient et qui se touchent.
Au moment où le discrédit touche l’ensemble de la classe politique, les Français restent très attachés à la relation personnelle avec le maire.
C’est, je crois, l’un des piliers qui subsiste dans notre pacte républicain. La mairie c’est le visage de la République.  C’est le lieu où flotte son drapeau et où s’inscrit sa devise : « Liberté, égalité, fraternité » avec ses lois et ses valeurs fondamentales.

Vincent Chenu : Surtout une responsabilité. Que ce soit dans ma vie personnelle, professionnelle ou politique au sens large du terme, j’essaie toujours de me mettre à la place des autres, de mes collègues ou de mes concitoyens. J’aime être à leur écoute, sur le terrain, proche d’eux.
Alors oui, je suis fier de la confiance que ces derniers m’ont témoignée en mars dernier. Et cette confiance m’oblige : je continue à être interpellé par les Savignoises et les Savignois et je compte bien que cela continue !

 À peine élus, déjà mis à l’épreuve de la réalité face au covid-19, le déconfinement, la reprise d’activité dans la commune, il a fallu prendre rapidement des décisions ?
Cyril Cibert : La transition républicaine s’est parfaitement bien déroulée avec l’ancien maire. Le principe de toute administration, c’est la continuité républicaine et j’ai pu compter sur le dévouement des agents municipaux, sur leur professionnalisme et sur leur expérience. Avec toute mon équipe municipale, nous sommes heureux et fiers de pouvoir travailler à leurs côtés, dans le respect des prérogatives et des compétences de chacun.

Vincent Chenu : La toute première a été de mettre en œuvre ce que nous avions imaginé ensemble : un « management horizontal » s’appuyant sur des compétences et de nombreuses délégations pour travailler collectivement.
Ensuite, il nous a fallu nous mobiliser très fortement pour permettre la réouverture des classes de maternelle puis de l’école dans sa globalité dans les meilleures conditions possibles, en faisant preuve de beaucoup de réactivité tout en restant attentif aux demandes des enseignants qui ont assuré leurs missions dans des conditions étranges. Je tiens aussi à remercier l’ensemble du personnel communal pour leur implication et, tout particulièrement, nos employées en charge de la cantine et de la garderie que nous avons associées dans cette réflexion.

Maintenant, que tout est en place, quelles sont les premières mesures fortes que vous allez engager et proposer ?
Cyril Cibert : Compte tenu de la crise sanitaire et sociale que nous traversons j’ai souhaité dès mon élection, baisser l’indemnité de maire de 20% (180 €), et de 60 € pour les 3 adjoint(e)s. Quant au rafraîchissement du bureau du maire (peinture, mobilier) je l’ai financé moi-même de sorte que cela ne coûte rien à la commune.
Notre équipe s’est immédiatement mise au travail dans un contexte de crise sanitaire qui perdure avec des réalisations concrètes :
– Achat d’un camion benne d’occasion pour nos cantonniers pour un montant de 15 388 € pour lequel j’ai obtenu une subvention du conseil départemental d’un montant de 12 310 € (reste à charge de 3007 € pour la commune).
– Réhabilitation d’un logement communal pour un montant de 1578 € pour lequel j’ai obtenu une subvention du conseil départemental d’un montant de 1262 € (reste à charge de 316 € pour la commune). Ce logement sera donc à nouveau loué à partir du 20 septembre prochain.
– Installation du Conseil Municipal des Jeunes (21 volontaires) avec 2 premières décisions. Achat d’une table de tennis de table extérieure et l’organisation d’un week-end Geek en novembre prochain.
– Mise en place d’une mutuelle communale.
– Mise en place d’achat groupé de granulés de bois.

Vincent Chenu : Nous nous sommes engagés à faire un état des lieux de notre commune, et cela, dans tous les domaines : voirie, bâtiments, espaces verts, etc que nous étayons au fur et à mesure de nos rencontres avec les différents services institutionnels et communautaires.
Nous avons aussi la fibre écologique chevillée au corps des élus et de moi-même : les circonstances nous poussent à aller très vite dans cette direction en préservant et même sauvant notre patrimoine comme notre étang et une de nos mares ainsi qu’en élaborant un audacieux « plan inondation » dont la traduction au cœur du village sera, je l’espère, grandement appréciée par nos concitoyens.

Dans la ruralité, le mandat de maire est vécu à la fois comme une passion et un sacerdoce ? Comment le vivez-vous ?
Cyril Cibert : J’étais préparé et je sais parfaitement l’engagement total et la disponibilité que cela implique, c’est pourquoi chaque élu(e) de mon conseil à une fonction bien définie pour répondre à toutes les demandes.
Je passe à la mairie tous les jours et suis en contact direct avec les habitants dans les bons et mauvais moments.
Pour être parfaitement efficace dans mes mandats, j’ai donc  fait le choix de travailler désormais à temps partiel (60 %). En effet j’estime que les indemnités perçues doivent servir à se dégager du temps au service des habitants du territoire. Ce mandat de maire me rend heureux et j’assume de le dire.

Vincent Chenu : C’est un sacerdoce. Je dors peu mais quand même mieux qu’il y a quelques semaines. Heureusement, je pense avoir une grosse capacité de travail et je n’hésite pas à déléguer. Mon travail de responsable dans une structure d’accompagnement de jeunes m’a appris à gérer les priorités et à déléguer. Je suis un passionné et mon équipe l’est tout autant. Nous sommes très motivés. Les savignoises et les savignois nous ont fait confiance et nous ne les décevrons pas.

La complexité croissante de la fonction du maire est une réalité, ça vous fait peur ?
Cyril Cibert : C’est parce que c’est complexe qu’il faut savoir s’entourer et prendre les avis d’expert pour les décisions d’ordre juridique à prendre. C’est pourquoi je sollicite régulièrement l’agence des territoires.

Vincent Chenu : La baisse des dotations m’inquiète bien plus. Pour le reste, nous verrons bien

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