Portraits croisés d’étudiant.e.s dans le contexte de la Covid-19

Marine, 20 ans étudiante en 2ème année IFSI Poitiers et Théo, 20 ans étudiant en Psychologie ont accepté de partager leur point de vue sur leurs études dans le contexte de la crise sanitaire que nous traversons.

 

1 – Entre distanciel, confinement, couvre-feu, comment vivez-vous votre vie d’étudiant.e aujourd’hui ?
Marine
: C’est assez compliqué de trouver la motivation et de suivre des cours tous les jours de chez soi même si j’ai la chance d’être bien équipée : ordinateur, téléphone, livres mais cela ne fait pas tout.
Le couvre-feu me prive de sorties avec les amis, des moments de retrouvailles où l’on peut décompresser.
Dans la journée, les sorties sont rares car soit mes amis sont étudiants et suivent leurs cours ou ce sont des jeunes qui travaillent donc se voir en journée est quasi impossible.

Théo : Malheureusement, je vis cette situation depuis un an et, je me suis habitué à vivre comme une personne âgée depuis l’installation du couvre-feu en décembre dernier.
J’avoue qu’il faut être un combattant pour avoir la motivation de suivre, tous les jours, les cours en distanciel.
Les relations sociales me manquent énormément : mes amis et, aussi ma famille car j’ai réduit mes visites car trop peur de transmettre le virus.

 

 2 – Est-ce que les dispositifs mis en place concernant le déroulement de vos cours sont efficaces ?
Marine : Oui les visios permettent tout de même de voir les professeurs en même temps que les diapos et, il y a également un espace pour poser des questions et interagir. Nous faisons certains travaux en présentiel. La faculté a tout mis en œuvre pour faciliter les cours.

Théo : Pour moi, les cours sont efficaces puisque je bénéficie des mêmes cours qu’avant.
Le site pour la viso fonctionne bien même très bien. Je vois mes profs et je reçois les diapos, j’avoue ça me rassure dans mon parcours d’étudiant seul.
Je me bats même pour ne pas décrocher pour passer mon permis de conduire car j’ai eu le code en septembre et c’est vraiment compliqué pour avoir un suivi pour les cours de conduite de façon continue pour pouvoir décrocher mon permis avant l’été.

  

3 – Avez-vous peur que l’enseignement à distance provoque un décrochage de votre part ? 
Marine
: Il n’y a pas de décrochage de ma part, mais il est vrai que je suis moins attentive au cours proposés en visio. Je remets parfois le suivi de mes cours ultérieurement
Avec cette pandémie, le présentiel est réellement indispensable pour la continuité des cours. L’ordinateur ne remplacera jamais l’humain et les échanges.

Théo : Je ne décroche pas car mes parents et famille sont un véritable soutien.
Mais j’avoue se motiver tous les jours est très difficile car je n’ai aucune vision sur mon avenir.
Je suis déjà un peu inquiet pour la rentrée 2021 car elle ne sera pas encore normale tant que l’on n’atteindra pas l’immunité collective avec la vaccination.

 

4 – La pandémie a affecté le budget des étudiants, faisant basculer certains dans la précarité, comment vous et vos camarades vivez la situation ?
Marine : La pandémie ne m’a pas affecté financièrement car je vis chez mes parents. C’est une chance.
D’autres connaissances étudiantes ont beaucoup moins de chance : les problèmes financiers se profilent pour honorer le loyer ou toutes autres charges, ils bénéficient de l’aide alimentaire proposée par des associations comme Entraide86 avec les cuisinières de Cœur.

Théo : Je vis chez mon père donc je ne suis pas affecté par les problèmes financiers.
C’est très paradoxal, je mets ma bourse de côté.
Certains de mes camarades sont dans des galères financières car ils ont perdu leur job d’étudiant et, ont du mal à s’alimenter, sans parler de trouver des stages.
Je me dis que j’ai de la chance de faire mes études dans la ville de chez mes parents, que je vis encore chez mon père et que ma famille me soutient sans faille.